Elle vise à accompagner les réformes engagées par la Tunisie sur la voie de sa modernisation et du partenariat euro-méditerranéen. Ses sept principaux objectifs sont les suivants :

1. Maintenir la priorité à l'enseignement supérieur et à la recherche

Il s'agit dans ce domaine d'être à la hauteur de l'effort exceptionnel prévu par la Tunisie (progression de 15% par an du nombre d'étudiants depuis 1996, création d'un technopole par an dans la prochaine decénnie, triplement du budget de la recherche entre 1999 et ). Ainsi, la Tunisie est le premier bénéficiaire (par habitant) des bourses françaises d'enseignement supérieur (3e cycle universitaire ou grandes écoles). Le Comité Mixte de Coopération (CMCU) coordonne les recherches de 104 programmes sélectionnés et évalués par des experts internationaux. Les principaux centres de recherche français comme le CNRS, le CEA, l'INSERM, l'IFREMER, l'IRD participent aux efforts de formation par la recherche des principales institutions tunisiennes. Les programmes prioritaires de recherche appliquée concernent les transferts de technologies en environnement, agriculture, science et ressource de la mer, technologies de l'information et de la communication, sciences biologique et sciences physiques appliquées. De plus, un ambitieux programme pluriannuel, financé par le Fond de Solidarité Prioritaire, est venu appuyer les efforts de la Tunisie dans le rapide développement de son enseignement technologique supérieur. Il concerne l'ensemble du territoire et concourt à la mise à niveau du tissu industriel tunisien la réalisation de plate-formes technologiques, futurs centres de ressources technologiques.

2. Soutenir l'administration tunisienne dans ses efforts d'adaptation au partenariat avec l'Europe et aux exigences de la déconcentration et de la décentralisation

Il s'agit d'une part de partager avec la Tunisie l'expérience communautaire de la France pour aider à la formation des cadres supérieurs, au droit, aux institutions et aux procédures communautaires, indispensable à une bonne insertion de ce pays dans le partenariat euro-méditerranéen. Il s'agit d'autre part, à travers une coopération entre les administrations financières de plus en plus importante, de favoriser la modernisation des finances publiques tunisiennes, condition à la réussite de ce partenariat. Il s'agit enfin, en coopération avec l'ENA de Tunis et le Premier Ministère de participer à la formation continue des cadres de l'administration tunisienne.

3. Poursuivre l'accompagnement de la mise à niveau humaine et technologique de la Tunisie

La levée progressive des protections tarifaires dans la perspective d'une zone de libre-échange euro-méditerranéenne à l'horizon 2008 impose à l'industrie tunisienne un effort considérable de mise à niveau destinée à consolider la position socio-économique de la Tunisie dans les secteurs qu'elle a définis comme prioritaires (agriculture, santé, industrie, environnement), ce qui implique un effort particulier dans le domaine de la formation professionnelle, comme dans celui de la modernisation des processus de production. S'agissant de la formation professionnelle, la France contribue, à travers l'action de l'Agence française de développement (AFD) à Tunis, à la mise en place de centres de formation professionnelle sectoriels en partenariat avec les branches professionnelles françaises concernées. Quant au soutien apporté à l'industrie tunisienne, il s'articule aujourd'hui autour de deux grands axes : le développement de l'innovation technologique et l'appui à la compétitivité des entreprises tunisiennes. Une étude portant sur la mise à niveau des Chambres de Commerce et d'Industrie est engagée avec la CCI de Grenoble.

4. Maintenir les liens entre médecins tunisiens et français et développer la coopération médicale et de santé publique

De tous temps, la coopération médicale a été un domaine privilégié des rapports entre les deux pays. Il s'agit de renforcer, par la formation de spécialistes, les compétences des praticiens tunisiens, et de développer les coopérations inter-hospitalières et institutionnelles de secteurs aussi prioritaires que ceux des greffes, de la transfusion sanguine et de la médecine d'urgence. L'appui à la formation des cadres médicaux et paramédicaux revêt également une importance primordiale. Par ailleurs, l'Institut Français de Coopération apporte son assistance technique à la mise en œuvre de la réforme de l'Assurance maladie définie par les autorités tunisiennes. Un projet de coopération sur Fond de Solidarité Prioritaire visant à l'appui au développement d'un réseau de services médicaux d'urgence modernisés a été récemment adopté et devrait être mis en œuvre de à .

5. Dans le domaine de l'agriculture L'agriculture reste un secteur prioritaire en Tunisie

Depuis quelques années, notre effort de coopération s'est porté vers le soutien au développement des filières (lait, céréales), ainsi qu'à l'émergence des organisations professionnelles (chambres d'agriculture, groupement de producteurs, coopératives). La formation et les échanges restent prioritaires dans les secteurs de la foresterie, et de la vulgarisation professionnelle agricole. Des projets de développement des agricultures en zones rurales difficiles du grand sud tunisien ainsi qu'un soutien aux agricultures familiales ont été retenus dès .

6.Développer la coopération décentralisée franco-tunisienne

Au delà des jumelages traditionnels, l'adoption en Tunisie de la loi organique de 1989, relative aux conseils régionaux, et de la loi de 1992, réaffirmant la possibilité pour les collectivités territoriales de conclure des accords avec des collectivités d'autres États, ainsi que la mise en œuvre en France de la loi de 1982 sur la décentralisation ont donné à la coopération décentralisée son véritable essor. Grâce à ces législations, certains jumelages se sont transformés en accords de coopération et de nouvelles collectivités se sont lancées dans l'aventure de la coopération décentralisée. Il est également à noter qu'avec la mise en place en 1990 par l'Union européenne de la politique méditerranéenne rénovée (PMR) des collectivités tunisiennes et françaises se sont trouvées associées au sein de programmes européens comme Med-Urbs ou Med-Migrations. Actuellement, une quinzaine de villes tunisiennes entretiennent des relations de coopération avec 17 villes françaises, et une dizaine de villes sont sur le point de signer un accord de partenariat. De même, 4 régions françaises sont liées à des régions tunisiennes : Rhône-Alpes avec le gouvernorat de Monastir, Languedoc-Roussillon avec le gouvernorat de Sfax, Provence-Alpes-Côte-d'Azur avec le gouvernorat de Tunis, Limousin avec le gouvernorat de Nabeul. Il en est de même pour 4 départements français : l'Hérault avec le gouvernorat de Médenine, les Bouches-du-Rhône avec le gouvernorat de Tunis, la Loire-Atlantique avec le gouvernorat de Mahdia, les Côtes-d'Armor avec le gouvernorat de Gabès. La coopération décentralisée, coopération de proximité, menée par des acteurs de terrain (élus, cadres administratifs et techniques des collectivités, responsables de chambres consulaires, d'entreprises et d'associations, etc.), ne peut que se développer. Elle concerne déjà des domaines aussi divers que l'économie, l'aménagement du territoire, l'enseignement, la recherche, la formation professionnelle, la culture, la santé et les affaires sociales, les échanges de jeunes.

7.Mettre en valeur le patrimoine archéologique

Dans le domaine du patrimoine archéologique et historique, une douzaine de projets franco-tunisiens sont engagés, en partenariat avec l'Institut National du Patrimoine, et se répartissant entre des chantiers de fouilles, des travaux de restauration de bâtiments classés, la réhabilitation de centres historiques urbains ou la rénovation de musées. Parmi ceux-ci, on doit notamment signaler les nouvelles découvertes préhistoriques à Oued El Akarit (Gabès), la mise en valeur de grands sites archéologiques (Oudhna, Dougga, les villes romaines de Carthage), les campagnes de fouilles scientifiquement très fructueuses sur la nécropole de Pupput (Hammamet) ou la rénovation du musée des mozaïques d'El Jem et la reconstitution sur ce même site d'une ville romaine (Villa Africa).

   

Les relations bilatérales
Relations économiques
Coopération culturelle
Coopération linguistique et éducative

Institut de recherche sur le Maghreb contemporain



Ministère des Affaires étrangères
Consulat de France
Institut français de coopération
Mission économique et financière