La politique étrangère de la France repose sur trois principes fondamentaux :
Membre permanent du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies dont elle est le quatrième contributeur financier, la France a notamment participé à plusieurs opérations de maintien de la paix (au Proche-Orient, en Afrique, au Cambodge ou dans les pays de l'ancienne Yougoslavie). Par ailleurs, elle conserve des casques bleus au Liban, en Palestine, au Sahara occidental, en Angola, en Géorgie et à la frontière irako-koweitienne. Une nouvelle Coopération Les instruments de la politique de Coopération ont été adaptés aux nouveaux objectifs déterminés par le gouvernement. Un " Comité interministériel de la coopération internationale et du développement " (CICID) détermine la zone de solidarité prioritaire (ZSP), veille à la cohérence des priorités géographiques et sectorielles et établit les orientations d'une programmation globale. Il est présidé par le Premier ministre et son secrétariat est assuré conjointement par le ministère des Affaires étrangères et celui de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Par ailleurs, les services du ministère des Affaires étrangères et du secrétariat d'Etat à la Coopération et à la Francophonie sont regroupés. La Coopération est ainsi rationalisée autour de deux grands pôles : les Affaires étrangères et la Coopération d'une part, l'Economie, les Finances et l'Industrie d'autre part, qui concentreront les fonctions de définition, de gestion ou de contrôle de la gestion et de suivi de la coopération bilatérale française. L'essentiel des projets et des programmes d'aide au développement est confié à un opérateur principal : l'Agence française de développement (AFD), établissement public dont la zone de compétence normale est la zone de solidarité prioritaire. Un Haut Conseil de coopération internationale comprenant des représentants de la société civile, participe à la réflexion sur la coopération internationale et l'aide au développement. Le défi européen La construction de l'Europe s'est constamment trouvée au cur de la politique française depuis la dernière guerre mondiale. Elle a inspiré la création en 1951 de la Communauté européenne du charbon et de l'acier dont les six Etats membres (Allemagne, Belgique, France, Italie, Luxembourg et Pays-Bas) ont signé le 25 mars 1957 le traité de Rome instituant la Communauté Economique Européenne (CEE). La Communauté s'est élargie le 1er janvier 1973 à trois nouveaux membres (le Royaume-Uni, le Danemark et l'Irlande). Les années soixante-dix sont marquées par la création du Conseil européen réunissant les chefs d'Etat ou de gouvernement, et l'élection des membres du Parlement européen au suffrage universel, ainsi que par l'élaboration du Système Monétaire Européen (SME). La Grèce intègre la Communauté en 1981, puis l'Espagne et le Portugal en 1986. En février de cette même année, un Acte unique est adopté, qui vise à créer un véritable grand marché européen garantissant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux, ainsi que la libre prestation des services sur le territoire de la Communauté, chose faite pour l'essentiel depuis 1993. Une nouvelle étape est franchie avec la signature le 7 février 1992 dans la ville néerlandaise de Maastricht d'un traité sur l'Union européenne, ratifié par référendum par la France le 20 septembre 1992. Le traité ajoute à la construction européenne une Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) visant la mise en place d'une défense commune et une coopération dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L'Autriche, la Finlande et la Suède entrent dans l'Union européenne en 1995. La Conférence intergouvernementale (CIG), prévue par le Traité de Maastricht, qui s'est tenue de mars 1996 à juin 1997, a débouché sur le Traité d'Amsterdam signé le 2 octobre 1997. Il prévoit un mécanisme de coopérations renforcées, mais laisse en suspens une véritable réforme des institutions européennes souhaitée par plusieurs pays, dont la France, avant les futurs élargissements de l'Union européenne. Telle est d'ailleurs la tâche prioritaire de l'actuelle Commission présidée par M. Romano Prodi. Aujourd'hui, la construction de l'Union repose sur la monnaie unique. L'euro a en effet vu le jour le 1er janvier 1999 pour onze des quinze Etats-membres de l'Union. Il remplacera en les monnaies nationales des pays concernés. L'Union s'est dotée d'une autorité monétaire indépendante avec la Banque centrale européenne, chargée de la gestion de l'euro. La France et l'Union européenne Depuis le 1er juillet et jusqu'au 30 décembre 2000, la France succède au Portugal et exerce officiellement la présidence du Conseil de l'Union européenne. Dans la continuité des travaux entrepris notamment par la présidence portugaise, la France va se préoccuper de questions importantes pour l'avenir des européens.
Trois axes guideront les travaux de la présidence française
: L'Europe
du citoyen a pour but de rapprocher et de renforcer l'adhésion
des européens à l'Union. Dans cet objectif, une Charte des
droits fondamentaux regroupant les droits civiques, économiques
et sociaux doit également être proclamée lors du Sommet
de Nice. L'Europe sociale se définit par la volonté de lutter contre le chômage et l'exclusion par la création d'emplois de qualité dans le but de parvenir au pleine emploi à la fin de la décennie et à un taux de croissance de 3% en moyenne par ans. L'Union a pour objectif de se placer à la pointe de la société de l'information, de la recherche et de l'innovation. Le
principal dossier sur lequel la France va se pencher est celui de la réforme
institutionnelle qui achèvera la conférence intergouvernementale
(CIG) de réforme des institutions de l'UE, au Sommet européen
de Nice, les 7 et 8 décembre. Cette réforme à pour
objet de préparer l'élargissement à l'Est de l'UE
d'ici l'an , date à laquelle l'Europe comptera une trentaine
de membres. La Présidence français s'attachera à développer les partenariats stratégiques de l'Union avec ses voisins, notamment avec les pays méditerranéens. Si les circonstances le permettent, un sommet euroméditerranéen pourrait suivre la réunion interministérielle dite de "Barcelone VI" à Marseille, prévue le 13 novembre. Le partenariat euroméditérranéen La
Déclaration de Barcelone du 28 novembre 1995 instaure le partenariat
euroméditerranéen entre les 15 membres de l'Union européenne
et 11 pays du Bassin méditérranéen (Algérie,Chypre,
Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Malte, Maroc, Syrie, Tunisie, Turquie,
les territoires palestiniens, la Lybie ayant pour le moment le statut
d'observateur). Il s'agit d'un engagement vers la construction d'une zone
de dialogue, d'échange et de coopération qui garantisse
la paix, la stabilité et la prospérité dans le bassin
méditerranéen. Une table ronde Euromed, tenue à Paris le 12 avril 1999, est venue concrétiser le souhait du ministre français des Affaires étrangères, M. Hubert Védrine, d'organiser une concertation entre le monde associatif et syndical pour dresser le bilan du processus de Barcelone. Cette table ronde a permis d'aborder le thème de l'articulation entre la coopération bilatérale française et la coopération européenne, des migrations et de la liberté de circulation entre les deux rives de la Méditerranée. Elle a mis l'accent sur la nécessité de renforcer les réseaux d'échange entre les pays et les programmes d'échanges pour les jeunes. Le
partenariat est une des priorités de la présidence française
de l'Union européenne : lors d'une allocution prononcée
le 20 mars 2000, le Président de la République française
a proposé de réunir pour la première fois les chefs
d'Etat de l'Union européenne et de la Méditerranée.
Projet d'autant plus réalisable que le partenariat euroméditerranéen
est sous présidence française . |
mise à jour le 21/08/2022 |
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